среда, ноября 29, 2006


Eh voilà, c'est comme ça, on fait des promesses et on ne les tient pas...Depuis une semaine, rien de neuf dans ces colonnes (trapézoidales), il faut dire qu'on est reparti dans le cycle du gastro-vomito (Daphné bis et un peu moi)...Un truc terrible qui a stérilisé toutes nos vaillantes énergies créatrices...Ceci dit, ce qui reste de cette semaine après passage au tamis:
1) quelqu'un qui m'est très proche (hum) a eu l'occasion d'assister à la victoire du Canadien au centre Bell contre les Panthers et m'a confirmé que Kovalev est bien le héros total et absolu que j'imaginais (l'âme slave mes amis! Imbattable!) et que Latendresse fait bien 2m50 de haut pour 250 kg, un stégosaure en maillot...
2) Finalement Bongo a reculé pour donner son accord sur les forages (voir messages précédents) donc les tortues luth vont pouvoir lutiner encore un peu (jeu de mot ou calembour?)
3) Je prépare mon cours prochain sur les Liaisons Dangereuses, et ça remonte le moral (et c'est là que je me dis que moi aussi j'aurais dû me pondre un mémoire sur "l'éloquence du corps dans la littérature du XVIII"_ super fun, plutôt que sur les "losangiers dans la littérature champenoise du XII ème siècle"_pas fun, ou sur la "lumière chez Maurice Scève" (warf poilade)...Proust considérait ces Liaisons comme le roman le plus pervers qui puisse exister (dans La Prisonnière, il le dit, Marcel) et de fait. Cependant, dans l'éloignement géographique et historique de l'épicentre ténébreux de ces Lumières si typiquement françaises, c'est un bain délicieux et un baume pour nos plaies écorchées. C'est aussi un remède contre bien des illusions, mais halte là je pontifie (non non pitié)...
4) Est-ce que c'est normal d'être aussi mal soigné au Québec? Je dis ça en référence à mon expérience et à celle recueillie à droite et à gauche...Ce matin, faire ausculter Daphné a relevé de l'exploit et j'ai vu le moment où j'allais devoir rester 6 heures d'affilée dans une salle d'attente bondée comme à WoodStock pour voir un... généraliste (pourquoi pas un garagiste ou un pizzaiolo!) Bref, je suis furax, et si quelqu'un veut bien m'expliquer pourquoi c'est comme ça, il est le bienvenu...
5) le mot de la fin: Qui s'assied au fond d'un puits pour contempler le ciel le trouvera petit..

среда, ноября 22, 2006


(Deux messages par jour, c'est péché...)
Mon cerveau est cuit pour les copies, mais il crépite encore des feux lancés par Wajdi Mouawad au TNM cet après midi...Une histoire de famile, aux plaies jamais suturées, jamais pansées, pensées...Une histoire lentement réapprise, requalifiée à l'étalon de l'horreur, par deux (grands) enfants montréalais qui viennent de perdre leur mère. Ils ne savent rien de son histoire et haïssent d'abord cette femme, enfoncée dans un mutisme inqualifiable et qui avait inexplicablement rompu tous les fils. Guidés à l'aveuglette par un notaire de bon sens (boussole improbable de kétainerie bouffonne), jusqu'au Liban puisqu'il le faut, ils élucideront l'énigme innomable de leur naissance et libèreront une parole retenue et enfouie dans les replis atroces de la guerre. J'en reparlerai sûrement demain, mais sachez qu'une grande partie de mon enthousiasme, outre la qualité extrême des dialogues, tient à la perfection du rituel tragique accompli sur la scène. Pas de stérilisation, pas d'affadissement de l' horreur...Nous sommes confrontés jusqu'au cauchemar à notre terreur et à notre pitié, et nous sortons rincés, vidés, nettoyés de cette confrontation avec l'indicible. Le dévoilement successif des identités souillées, la culpabilité sanglante d'un passé qui s'ignore, la machine infernale du destin qui se referme comme un piège au moment où la parole s'échappe enfin, tout fait penser à Oedipe et à sa famille maudite...
Je continue demain...et en cours! Bon dodo épuisé de catharsis snipperisée!

Cet après-midi, je vais voir Incendies au TNM avec les élèves, et je vous raconte demain...Mouawad metteur en scène m'avait horrifiée (et pétrifiée) sur les Trois Soeurs...Mais j'attends beaucoup certainement d'un tel phénomène médiatique, et puis mon coeur est tout entier aux Libanais de Montréal (et du Liban d'ailleurs...), n'est-ce pas Isabelle?
Bref, après quelques jours extrêmement moroses et tendus (avec lundi un effroyable pétage de plomb de votre humble servante, d'ordinaire agnelette (si si), coup de tonnerre formidable dans un ciel serein, et cela car depuis plusieurs semaines nous travaillons à déjouer le froid qui sévit dans nos propres salles, pas plus de 12 C à mon avis ce matin-là!!!), je reprends du poil de la bête (plus de fifille malade, soleil radieux à nos fenêtres, et Cosi Fan Tutte sur les platines à fond les manettes...). Entre deux copies (choisies parmi le milliard et demi du tas écroulé de côté comme à Pise), je lis les aventures de Mma Ramotswe, détective privée du Botswana qui boit du thé rouge à longueur de journée et réfléchit à ses enquêtes en tournant son ragoût dans sa marmite...Je sais que tout le monde l'a déjà lu, mais je m'en fiche! Je suis frappée de voir que l'enquête tourne autour de la sorcellerie et des enlèvements d'enfants à des fins de préparations de "remèdes". Au Gabon, ça existait et en Afrique du Sud aussi (deux pays que je connais un peu, mais toujours en restant sur le seuil, comme la plupart des Blancs...), mais c'est tabou quelque chose de meuhmeuh. C'est un reportage du magasine Tracks sur Arte, quand j'étais encore en France qui m'avait frappée à ce sujet (atroce).
Un dernier mot: oui nous possédons une Wii...Je crée des avatars très mignons (des Mii) qui ressemblent à Iris, Daphné, ma mère (hihihi), et je joue au Base Ball avec mon équipe! La meilleure c'est Daphné! Un frappé ravageur...Pour ceux que ça intéresse (Charles?) le jeu Zelda pour la Wii a l'air dément...

воскресенье, ноября 19, 2006


Depuis hier, peu de neuf, on fabrique à la chaîne de la gelée rose à la cerise, et des bouillons de poule aux pates alphabet_ une demi cuillèrée pour Iris avant de passer à la case vomi! Autant dire que le niveau de glandouille atteint des sommets (je suis en pyjama en ce moment même; qu'est ce que je me livre ces temps-ci, des trucs capitaux en plus...). Bref, c'est un week-end totalement désorganisé et décérébré (essentiellement passé devant mon bureau ou devant La Belle et la bête_ ce navet sentimental). Ceci dit (pépite ensoleillante), je viens d'écouter le Quatuor Lindsay dans l'interprétation du Razoumovski de Beethoven, et ça m'a rappelé le temps où j'étais allée les voir aux Folles Journées de Nantes dans le même programme justement...Sur un autre sujet, saviez-vous qu'au Gabon, la Chine pourrait obtenir de Omar Bongo (le président) l'autorisation de forer (à la dynamite) pour trouver vous savez quoi de noir, visqueux et cher à même les flancs des réserves fauniques des montagnes? Des trésors vous pouvez m'en croire...

суббота, ноября 18, 2006



Que s'est-il passé ces deux derniers jours? Daphné est enfin rétablie (après une séance magique chez l'ostéopathe où elle démontra son absence totale de peur du vide en se jetant de la table de massage_ rassurez-vous, elle fut rattrappée d'un seul geste par notre praticien expert et flegmatique, quasiment par une patte et dans un rire cristallin en grelot communicatif...), j'ai terminé un roman magnifique (L'esclave, de Isaac Bashevis Singer, sur l'amour impossible d'un beau (et saint) juif othodoxe rescapé des pogroms et d'une Gentille polonaise nommée Wanda, en plein XVII ème siècle crasseux et arriéré (dans l'arrière pays polonais, the place to be for a Jew...). En passant, une reflexion sur l'altérité-clin d'oeil appuyé n'est-ce pas aux élèves que ça concernerait, ce thème, par hasard...J'ai enfin vu Que la fête commence, un régal pour l'exilée que je suis... Toutes ces moustaches (ces poivres des baisers!), ces bons mots, ces plateaux de fromage et ces jupons troussés! Ah la France éternelle de Jean Rochefort et de Jean-Pierre Marielle! Quoi d'autre? Rien, je corrige des copies pendant que mon mari et Iris font un Totorochocogateau...Entre deux pauses, je me régale sur le site de France Musique (encore un réflexe d'exilée...). Dites-donc au fait, c'est normal cette chaleur à cette époque?

четверг, ноября 16, 2006


Aujourd'hui, Daphné était encore patraque (elle dort en ce moment) et je l'ai gardée bien au chaud à la maison (avec sa soeur on a regardé Mon voisin Totoro, complètement blotties j'aime mieux vous dire). Dans ces moments, je ne suis pas loin du Satori (j'y suis peut-être, c'est nébuleux comme concept). Je me suis promise de ne plus m'énerver pour rien_ oui vous avez bien entendu!Non je repartirai pas dans mes angoisses Nairobiques, ni mes paraphrases annonantes de Hubert Reeves qui me donnent un air "exalté" selon mon mari, que l'exaltation rebute discrètement..._
Du coup, sur ma lancée totoresque (après le nairobique), j'ai découvert une merveille de site gaga sur les créatures Gighli (d'ailleurs j'ai laissé 4 messages au moins à moi toute seule sur le site de la L en réponse au post sur Princess Mononoke!) et on y joue justement là là (lôlô) avec Iris...

понедельник, ноября 13, 2006


"Qui qui qui sont les Kogis, qui qui qui mais qui?" (sur un air populaire en 1986 "qui qui qui sont les snorky?")_ Qu'est-ce que c'est que ça?/ C'est le titre...(Cyrano de Bergerac)_
Je fais des blagues de maligne, mais la vérité est bien sombre...Les Kogis sont des Colombiens vivant depuis toujours sur les versants des Sierras du Nord, rançonnés et assassinés copieusement par les guerrileros débiles et sauvages (dealers de la planète de surcroît...des êtres exquis, pas très loin du fond du baril dans l'échelle des êtres, incarné comme chacun sait par le "nazi pédophile" ...). On nous saoûle avec la passionaria Ingrid de Bettencourt (et ses Farcs en folie), mais on ne dit rien de ce pauvre Gentil Cruz, mort pour la défense de ces peuples abandonnés de tous, étranglés par toutes les violences, seuls à cultiver encore l'esprit de la terre.
C'est drôle, je suis tout émue par le destin de ce Gentil (je me dis que moi je fais pas grand chose pour protéger la biodiversité qui s'effiloche sous nos yeux), et puis ça me rappelle qu'avec les élèves on lit Montaigne, Des Cannibales, un gand texte où la barbarie est du côté de ceux qui altèrent et corrompent leur nature...La Barbarie serait donc à nos portes? Bon je retourne à mes Snorkis, c'est mieux pour moi...

суббота, ноября 11, 2006


Il n'y a pas eu beaucoup d'articles, je l'avoue, toute cette semaine...Je me suis occupée de l'autre blog, celui de mes élèves adorés (promotion échevelée de notre filière, j'ai honte!)...Toujours est-il que je me suis donc plongée (et là encore ma naïveté va faire sourire les lecteurs_le lecteur?_ qui liront ces lignes) dans l'enfer des blogs, de ces milliers de pages personnelles, sur des sujets diversement impudiques: poésie (petite prédilection de votre dévouée), états d'âme, politique, foot (eh oui, d'ailleurs sur ce blog là, Biniou3000 c'est moi, en pleine promotion de l'adultère circonstancié, par pure provocation évidemment, autour de l'affaire Zidane....), hockey, films débiles, écologie, puritanisme littéraire (pour le sexe, vous n'avez pas besoin de moi je crois, hum?), folleries furieuses en tout genre...
bref, du coup, noyée dans la masse, discrètement découragée, je ne reprends mon blog que dans l'extrême conscience de ma solitude...

среда, ноября 08, 2006


De nouveau, Marcel-Chanut-Merteuil (ici sous la forme de Cinéderf Tunahc) nous fait l'insigne honneur de son commentaire sur le café Cafélix...Sa dent sucrée le perdra, c'est ma prophétie:

Du nouveau chemin de la Côte-des-Neiges en face du magasin Metro ! Le fameux café boycotté par les brillants esprits et fréquenté par des étudiants anciens et actuels de Marie de France a repris forme humaine. En effet, la précédente responsable du lieu de noir vêtue n´est plus là. Elle a laissé sa place à une équipe jeune et en partie hispanophone qui vous sert avec le sourire. Il y avait bien longtemps que pareille chose n´était pas arrivée à cet endroit-là. Dès lundi une vraie cuisinière sera aux fourneaux pour notre plaisir. Encourageons cette renaissance ! Je viens d´y passer trois heures à refaire le monde avec une gang de Québécois pure laine et un brin désabusés alors que je n´aspirais qu´à lire Le Monde de vendredi avec un espresso court.
Reviens Olivier, tu es vengé !

Cirédérf Tunahc.

четверг, ноября 02, 2006


Hier j'ai découvert Albert Roussel, compositeur du Festin de l'araignée, ainsi que l'hommage musical à Tarkovski par François Couturier...Le reste du temps j'ai pataugé dans la semoule, enchainant café sur café pour réanimer mon cerveau cuit et aplati comme un vieux soufflé...
En attendant, voici mes tams-tams africains, échos des lointains moites et gorgés de chaleur brune:

1.
On essuie des visages de la sueur poudrée, quasi-brune
Termitière et offrande des vers pneumatiques
sur un plateau de feuilles.


Hommes noirs que rayent des cagoules dorées,
cueilleurs des herbes
qui commandent aux colonnes, à la trompe des chasseurs de fourmis,
qui percent le pus dans les outres
des morts et qui tressent le morceau de la hache
sur le tombeau
pilent sans inquiétude l’œil avec le miroir, et sont au fond des bois amis des crabes et des manguiers,
terreur dans les villes.

2.
Au centre de l’autel, la statue d’une Vierge noire, en bois
Nous mangeons un fruit mûr qui glisse sous nos doigts.
Au milieu du service de bronze
Nous sommes alors le lait,
la poudre de manioc,
Nous qui n’avons pas d’odeur que celle du lait pâle
***
Sur la route de Douala on croise des grumiers
Qui sont l’effroi visible, l’urine et la machette
Au bord un car est renversé que les fourmis magnans désosseront bientôt.

3.
Nuées des voiles au jour de Pâques,
Mon épaule est le dôme où résonne le muezzin
Une datte un peu mûre me sert de mandorle.
***
Mon poing fermé a bien huit faces comme à
Sainte Honorine,
La Mosquée qui brunit.
***
Eau dévalante et verte, qui nettoie ses enfants,
Qui luit du Pont Euxin au centre
D’Yamoussoukro.
Comptoirs et corniches perlières,
Mon petit boulier d’abats,
Mon rosaire.