среда, ноября 22, 2006


(Deux messages par jour, c'est péché...)
Mon cerveau est cuit pour les copies, mais il crépite encore des feux lancés par Wajdi Mouawad au TNM cet après midi...Une histoire de famile, aux plaies jamais suturées, jamais pansées, pensées...Une histoire lentement réapprise, requalifiée à l'étalon de l'horreur, par deux (grands) enfants montréalais qui viennent de perdre leur mère. Ils ne savent rien de son histoire et haïssent d'abord cette femme, enfoncée dans un mutisme inqualifiable et qui avait inexplicablement rompu tous les fils. Guidés à l'aveuglette par un notaire de bon sens (boussole improbable de kétainerie bouffonne), jusqu'au Liban puisqu'il le faut, ils élucideront l'énigme innomable de leur naissance et libèreront une parole retenue et enfouie dans les replis atroces de la guerre. J'en reparlerai sûrement demain, mais sachez qu'une grande partie de mon enthousiasme, outre la qualité extrême des dialogues, tient à la perfection du rituel tragique accompli sur la scène. Pas de stérilisation, pas d'affadissement de l' horreur...Nous sommes confrontés jusqu'au cauchemar à notre terreur et à notre pitié, et nous sortons rincés, vidés, nettoyés de cette confrontation avec l'indicible. Le dévoilement successif des identités souillées, la culpabilité sanglante d'un passé qui s'ignore, la machine infernale du destin qui se referme comme un piège au moment où la parole s'échappe enfin, tout fait penser à Oedipe et à sa famille maudite...
Je continue demain...et en cours! Bon dodo épuisé de catharsis snipperisée!

8 Comments:

Blogger Julien Stout said...

Этот комментарий был удален администратором блога.

10:49 PM  
Blogger Julien Stout said...

Haha
Heureusement que mandel est là pour soutenir les pseudo-écrivains en mal de créativité!
C'est pas tant que je rougis, mais plutôt que je perçois les limites de ma (de la ) langue.
Au plaisir de lire tes poèmes (et aussi les aventures de Iris), c'est toujours une source d'inspiration!

10:49 PM  
Blogger Julien Stout said...

Haha
Heureusement que mandel est là pour soutenir les pseudo-écrivains en mal de créativité!
C'est pas tant que je rougis, mais plutôt que je perçois les limites de ma (de la ) langue.
Au plaisir de lire tes poèmes (et aussi les aventures de Iris), c'est toujours une source d'inspiration!

10:51 PM  
Anonymous Анонимный said...

jai vu votre commentaire chez julien sur le liban... franchement, mon pays ets vraiment martyr, et je narrive apas a comprendre... je ne crois pas quil y ait un autre pays qui produise le meme effet chez les gens: on laime comme on aime une personne, de toutes nos trippes...
bref, emue, je vous remercie encore pour votre conscience eveillee et votre sensibilite.
desolee davoir ete si fade ce jeudi, jetais juste morte...
isa

12:51 AM  
Anonymous Анонимный said...

Je suis d'accord avec vous - c'était une très bonne pièce. La seule chose que je reprocherais à la représentation, c'est la pathétique réacton du public à quelques moments...lorsque le frère commence à 'jouer' avec son fusil, c'est un moment d'incroyable tension et tout ce que le public trouvait à faire, c'est rire. C'est remarquable de rire lorsqu'un fusil est pointé directement vers nous, en plus quand Montréal a subi des évènements atroces concernant les fusils il y a un peu plus de deux mois...Je dois dire que c'était assez decevant de la part du public de réagir de cette façon. Mais apart ça, ce fut un bel après-midi au theatre!

10:24 AM  
Blogger L said...

Mais non mais non Isabelle tu n'as pas du tout été fade ce jeudi...Personne n'était en forme, ça c'est vrai, mais la répète s'est pas trop mal passée tout de même!
Charles je suis d'accord c'était un peu énervant, mais bon, compte tenu de la tension dramatique, les rires permettaient pour certains de se libérer un peu...
Jude, le prochain poème te sera dédié (hop voilà)
Merci pour vos commentaires en général...

9:56 PM  
Anonymous Анонимный said...

J'ai vu la pièce vendredi soir (merci Frédéric) et j'en suis encore bouleversée. Le texte est puissant, la mise en scène est remarquable, tant dans la déconstruction chronologique que dans la multiplication de symboles tellement riches: la théorie des graphes et le discours mathématique, la rationnalité de Jeanne et la sensibilité brute de Simon, la foi en l'amour malgré tant de violence et de haine... Deux éléments m'ont particulièrement plue: tout d'abord le décor, très méditerranéen (la mosaïque au sol, les couleurs chaudes des chaises); mais surtout la symbolique de l'eau, omniprésente dans la pièce, à la fois violente (lorsque le système d'arrosage mitraille l'autobus, image inoubliable) et salvatrice (la pluie fine de la dernière image), l'eau en fin de compte fil conducteur de la pièce comme de la guerre au Moyen-Orient. C'est vraiment très fort!
Pour alléger le propos, je dirais que le seul hic, c'est que le Canadien jouait vendredi soir, contre Buffalo en plus, avec Cristobal dans les cages. Ils ont gagné et je ne les ai pas vus! Cela dit, les images d'Incendies marqueront beaucoup plus mon esprit que les arrêts de Cristobal! Merci Wajdi Mouawad.

11:23 PM  
Blogger L said...

Concernant la victoire sur les Sabres (aujourd'hui éclipsée par la défaite contre les Flyers, fond du baril de la ligue actuel), rassure-toi, tu n'es pas seule à ne pas l'avoir vue...
Figure-toi que mon propre mari (ce traitre aux Canadiens) a joué à Zelda (sur la Wii) toute la soirée!
Il a rentré des chèvres dans des enclos et appelé des aigles avec une petite plume magique pour chasser des singes stupides gigotant en haut d'une tour...bref, une histoire de dingue...Tout ça alors que Sheldon Souray_ non c'est trop affreux...
Quant à moi, je corrigeais mon tas de copies, telle une Danaide impavide...
bises
et si tu as toujours d'aussi bon commentaires à faire, tu es la très très bienvenue...

8:38 PM  

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